Les représentations sociales et les aspects anthropo-culturels des maladies mentales, la prévalence des troubles mentaux et le risque suicidaire ont été explorés en Polynésie française par l'enquête Santé Mentale en Population Générale entre 2015 et 2017 sur un échantillon représentatif de 968 personnes âgées de 18 ans et plus.
L'étiologie des problèmes de santé mentale était considérée principalement comme physique. Les conduites addictives seraient la cause des maladies mentales pour un quart des personnes interrogées. L'origine de la dépression est considérée principalement comme étant sentimentale ou liée à un évènement de vie. L'attribution de l'origine des problèmes de santé mentale à des causes magico-religieuses est assez faible (moins de 0.5 % des réponses) mais le recours réel aux soins traditionnels est plus fréquent (22%) dans les réponses au questionnaire culturel supplémentaire qui nomme les soins en tahitien. Les prévalences des troubles mentaux (42,8%), des idées de suicide (13,4%) et des tentatives dans le mois passé (2,6%) et sur la vie entière (18,6%) étaient élèvées en Polynésie française.
Biographie du conférencier
Praticien Hospitalier à l'Hôpital Vaiami de Papeete puis dans le Département de Psychiatrie du Centre Hospitalier de Polynésie française depuis 1992, le Dr Stéphane Amadéo est maintenant professeur associé de psychiatrie.
Il a consacré une grande partie de son activité clinique à la prise en charge des personnes suicidaires et à la recherche épidémiologique dans ce domaine ; il s'est impliqué fortement dans le domaine de la prévention du suicide en Polynésie française dès 2001, avec la création de l'association SOS Suicide, et outre l'enquête SMPG réalisée avec le Centre Collaborateur de l'OMS de Lille et financée par le FONDS PACIFIQUE, il a effectué des travaux visant à intégrer les soins traditionnels dans des dispositifs de prévention du suicide en collaboration avec l'UPF (Taivini Teai et Patrick Favro). Il coordonne un projet national sur l'outremer, AUTOPSOM, et encadre une doctorante Polynésienne (Maya Rereao).
Infos pratiques
Conférence ouverte à tous. Entrée libre et gratuite sous réserve des places disponibles.