Résumé de la thèse
Depuis la révolution industrielle et notamment ces dernières décennies, l’Homme joue un rôle majeur dans la modification de son environnement. Parmi les multiples pressions anthropiques actuelles, les pollutions chimiques sont particulièrement néfastes pour la santé humaine et des écosystèmes, en raison de leur persistance et toxicité. Le milieu marin, réceptacle final des contaminations, est notamment concerné.
Les éléments traces métalliques (ETMs) sont parmi les polluants les plus fréquemment retrouvés à fortes concentrations, et dont certains sont parmi les substances les plus toxiques (ex As, Cd, Pb, Hg). A cela s'ajoute les plastiques, dont 8 millions de tonnes atteignent les océans chaque année et sont principalement sous forme de microplastiques (MPs), soit d'une taille inférieure à 5 mm. Cependant ces polluants sont difficiles à détecter dans la colonne d'eau en raison de leur faible concentration en général, et de leur forte variabilité spatio-temporelle. Ainsi des mesures indirectes via l’utilisation de bioindicateurs des contaminations permettent de les caractériser (notamment pour les ETMs). Les sédiments peuvent également être complémentaires du biote dans certains réseaux de surveillance. En Polynésie française (PF), l’espèce T. maxima, grâce à ses capacités de bioaccumulation en MPs et ETMs ainsi que son abondance, est un bon candidat pour cette approche.
Cette thèse a donc étudié l’utilisation du bénitier in situ comme bioindicateur des contaminations en MPs et ETMs en PF, sur cinq îles à degré d'anthropisation variable. Premièrement, un protocole d’analyse des MPs a été développé. Puis l’étude de ces contaminations a permis d’identifier les organes pertinents pour la biosurveillance, de révéler des niveaux en MPs et ETMs préoccupants et d’identifier les potentielles activités locales polluantes.
Ce travail a également permis d'évaluer la complémentarité des sédiments par rapport au bénitier, tout en considérant l’innocuité de sa consommation (au regard des ETMs). Ces résultats montrent l’intérêt du bénitier comme outil de biosurveillance en PF, et ouvrent des perspectives pour l'utilisation de cette espèce dans des stratégies de biosurveillance au long terme.
Abstract
Since the Industrial Revolution, and especially in recent decades, humans have played a major role in modifying their environment. Among the various current anthropogenic pressures, chemical pollution is particularly harmful to human health and ecosystems due to its persistence and toxicity. The marine environment, as the final receptacle of contamination, is especially affected.
Metal trace elements (MTEs) are among the most commonly found pollutants at high concentrations, some of which are among the most toxic substances (e.g., As, Cd, Pb, Hg). In addition, plastics, with 8 million tons reaching the oceans each year, are mainly in the form of microplastics (MPs), defined as particles smaller than 5 mm. However, these pollutants are difficult to detect in the water column due to their generally low concentrations and high spatiotemporal variability. Thus, indirect measurements using bioindicators of contamination are employed to characterize them (especially for MTEs). Sediments can also complement the biota in certain monitoring networks. In French Polynesia (FP), the species T. maxima, due to its ability to bioaccumulate MPs and MTEs as well as its abundance, is a good candidate for this approach.
This thesis, therefore, studied the use of the giant clam in situ as a bioindicator of MP and MTE contamination in FP, across five islands with varying degrees of anthropogenic impact. First, a protocol for analyzing MPs was developed. Then, the study of these contaminations helped identify relevant organs for biosurveillance, reveal concerning levels of MPs and MTEs, and identify potential local polluting activities.
This work also evaluated the complementarity of sediments compared to the giant clam, while considering the safety of its consumption (with regard to MTEs). These results highlight the value of the giant clam as a biosurveillance tool in FP, opening up perspectives for its use in long-term biosurveillance strategies.
Composition du jury
- Dr François GALGANI, Responsable de projet HDR - UMR 241 SECOPOL - Ifremer, Rapporteur
- Pr Valérie LANGLOIS, Professeure des universités - Laboratoire ADN/ARN - INRS-ETE de Québec, Rapporteure
- Pr Paco BUSTAMANTE, Proefesseur des universités - UMR-LIENSs - La Rochelle Université, Examinateur
- Dr Oihana LATCHERE, Maitre de conférences - Laboratoire BIOSSE - Université catholique de l'Ouest, Examinatrice
- Pr Denis FICHET, Maître de conférence - UMR-LIENSs - La Rochelle Université, Examinateur
- Pr Magalie BAUDRIMONT, Professeure des universités - UMR EPOC 5805 - Université de Bordeaux, Co-directrice de thèse
- Pr Nabila GAERTNER-MAZOUNI, Professeure des universités - UMR 241 SECOPOL - UPF, Directrice de thèse